Manosque: la passe d'armes continue entre le maire et le directeur du cirque Muller

Des habitants de Forcalquier pointent du doigt des maltraitances. - BFM DICI
Le chapiteau et ses animaux sauvages n’ont pas bougé d’un poil. Cinq jours après l’installation du cirque Muller sur un parking de Manosque, la passe d’armes se poursuit entre le maire Camille Galtier et le directeur de la compagnie circassienne, Alexandre Muller.
Terrain d'entente difficile
Présence d’animaux sauvages, occupation illégale du domaine public, les sujets qui divisent les deux protagonistes sont nombreux. Le terrain d’entente semble difficile voire impossible à trouver.
"Il y a trente ans qu’on passe dans la ville de Manosque et ce maire s’est mis en place il y a deux ans et a décidé de ne plus accueillir les animaux dits de la faune sauvage, déplore Alexandre Muller, directeur du cirque invité chez BFM DICI ce jeudi. Moi je ne suis pas d’accord avec Monsieur le maire qui est hors la loi."
Camille Galtier, lui aussi invité à réagir sur le plateau de BFM DICI ce vendredi, reconnaît au directeur le droit de proposer des spectacles animaliers. "La législation dit que jusqu’à 2028, ils ont le droit de faire une représentation circassienne avec des animaux sauvages", reconnaît le maire DVD qui parle "d'éthique” et “de morale" pour justifier son choix.
"Il y a des positions qui sont difficilement conciliables entre d’un côté le cirque et les circassiens, c’est leur gagne-pain et ça on peut le comprendre, concède le maire. Et aussi des positions politiques que nous avons, nous, et aussi la population. Aujourd’hui, je ne souhaite pas que l’installation perdure."
"Le maire est hors la loi"
Alexandre Muller "monte au créneau", d’après ses mots, face à la décision du maire.
"Comme m’a dit la première adjointe (qui avait autorisé l’installation du cirque sans animaux, ndlr), 'si vous nous aviez dit que vous aviez des animaux, on ne vous aurait jamais autorisé'. C’est pour cela que je dis que le maire est hors la loi: il n'a pas le droit d'interdire l'arrivée d'un cirque avec animaux sauvages dans sa commune", explique-t-il.
La compagnie circassienne n’est pas en règle avec les valeurs morales et éthiques prônées par la Ville mais aussi et surtout, son installation illégale pose problème. Dimanche dernier, le chapiteau a été dressé sans que la compagnie ait obtenu le précieux sésame: un arrêté d’occupation du domaine public.
Camille Galtier n’a pas souhaité délivrer cet arrêté et s’en explique. "Pour des questions éthiques, mais aussi car on est sur un parking relais. Nous sommes en pleine rentrée scolaire et ce parking est aujourd’hui utilisé par les circassiens", expose-t-il.
En ajoutant: "Il y a la question du droit. Aujourd’hui, il y a une affaire juridique qui est en cours et je peux vous dire qu’ils ne sont pas dans leur droit."
Invités à partir dans les "meilleurs délais"
Plus tôt dans la semaine, le maire a sollicité le concours de la force publique auprès de la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence pour "déloger" la compagnie dans les plus brefs délais.
Un message reçu par la compagnie circassienne qui n’entend cependant pas écourter son séjour. "Si ça se passe bien avec la ville, je partirai le lundi 5 septembre, affirme Alexandre Muller. Maintenant, si monsieur le maire vient compliquer les choses, je resterai jusqu’au 15 septembre."
Camille Galtier campe sur ses positions, invitant le cirque "à partir dans les meilleurs délais sachant qu’il y a deux phénomènes et deux obligations qui sont en cours: payer la redevance de l’occupation du domaine public fixée à 500 euros par jour" et enfin, "l’affaire juridique" en cours.