Législatives: qui sera candidat dans la 2e circonscription des Hautes-Alpes?

Une urne presque vide et un bureau de vote désert lors du deuxième tour de l'élection présidentielle, le 24 avril 2022 à Nauvay, dans la Sarthe - JEAN-FRANCOIS MONIER © 2019 AFP
Ce sont deux dates cochées sur le calendrier de nombreux élus locaux: 12 et 19 juin 2022. À peine terminée l'élection présidentielle, la course pour les élections législatives démarre. Mais à sept semaines du premier tour du scrutin, le doute subsiste encore sur les candidats à l'élection dans le 2e circonscription des Hautes-Alpes.
Pas de surprise chez LaREM
Du côté du parti présidentiel, aucun risque ne sera pris dans cette circonscription qui englobe Briançon-Champsaur-Embrun. Joël Giraud, poids-lourd de la Macronie et jusqu’à présent ministre de la Cohésion des Territoires, y retournera.
En 2017, il avait pourtant juré que c’était son dernier mandat. Mais tous les observateurs voient mal comment Emmanuel Macron pourrait se passer d’un ministre aussi ancré sur son territoire que lui.
Âgé de 62 ans, Joël Giraud respectera donc la promesse tenue par son candidat redevenu président : repousser son âge de départ à la retraite. Et à plus de 65 ans s’il est réélu député.
Qui pour accompagner Joël Giraud?
Reste une inconnue: avec qui partira l’ancien maire de l’Argentière-la-Bessée? Claire Bouchet, qui le suit depuis de nombreuses années comme suppléante, a annoncé sur BFM DICI en décembre dernier "qu’elle ne se représentait pas". Sauf si Joël Giraud lui demande.
Autre nom évoqué, celui de Chantal Eyméoud. Elle soutient le président Macron depuis de nombreuses semaines et a appelé à voter pour lui dès le premier tour. La maire d’Embrun, candidate malheureuse en 2017, 2012 et 2007, a toujours rêvé des législatives. Et dans le cadre de l’ouverture de La République En Marche vers le centre-droit, Chantal Eyméoud aurait une belle carte à jouer. Si Joël Giraud entre de nouveau au gouvernement, la maire d’Embrun serait propulsée députée.
Mais un autre coup de poker politique est imaginé par les observateurs du territoire. Régional, cette fois-ci. Renaud Muselier fait partie lui aussi des personnalités politiques qui pourraient faire leur entrée dans le futur gouvernement. Dans ce cas, la situation de Chantal Eyméoud change.
"Elle passe aussitôt première vice-présidente de la région. Et si Estrosi refuse de lâcher la mairie de Nice ou la Métropole niçoise, ce qui est fort probable, Chantal Eyméoud devient présidente de la région par intérim", analyse un acteur de la vie politique locale pour BFM DICI.
Reste alors une suppléante naturelle pour Joël Giraud : Valérie Rossi. L’ancienne maire de Puy-Sanières, élue comme conseillère départementale, est la favorite sur la ligne de départ. Attachée parlementaire de Joël Giraud, elle jouit d’une belle côte de popularité dans l’embrunais et le savinois. "Aucun commentaire", répond la principale intéressée lorsque la question d'une candidature lui est posée.
Carole Chauvet pour Les Républicains
Dans les autres camps, ils sont peu nombreux à vouloir se frotter au quasi-insubmersible Joël Giraud. Carole Chauvet a accepté cette lourde tâche pour Les Républicains.
Conseillère départementale et dans l’opposition à Crots, elle mène sans bruit une campagne de terrain depuis plusieurs semaines. Elle rencontre des membres d’associations et de syndicats. Ou encore des entrepreneurs dans le Briançonnais et le Guillestrois.
Si elle sait que ses chances sont minces face à Joël Giraud, Carole Chauvet capitalise et sème quelques petits cailloux pour l’avenir.
Dernière campagne pour Louis Albrand, Nicolas Faure pour Reconquête
Ce n’est pas le cas de Louis Albrand. Le conseiller régional d’opposition, élu avec le soutien du Rassemblement National en juin dernier, vit là sa probable dernière joute électorale. "Une candidature avant tout pour peser dans le débat démocratique et pour défendre des idées", admet le médecin originaire de Saint-Crépin.
Refusant de prendre sa carte au parti, Louis Albrand craint toutefois une candidature du Rassemblement National face à lui. Mais les prétendants ne se bousculent pas. À l’inverse de Reconquête.
Le parti d’Éric Zemmour souhaite mailler le terrain. Le mieux placé reste le briançonnais Nicolas Faure. Transfuge du RN, il pourrait finalement porter la double casquette Reconquête-RN en cas d’accord entre les deux partis à l’échelle nationale. "C’est trop tôt pour en parler", indique sobrement Nicolas Faure.
Négociations difficiles à gauche
Et la gauche, dans tout ça? Capucine Mounal et Juliette Levallois souhaitent représenter l’Union populaire en portant le programme de l’Avenir en commun, porté par Jean-Luc Mélenchon. Mais les discussions avec les écologistes commencent à peine.
Pire, la désunion semble déjà enclenchée. Avant même que le duo Mounal-Levallois se déclare officiellement, les co-secrétaires départementaux d’Europe Écologie Les Verts (EELV) dans les Hautes-Alpes, Francine Daerden et Bernard Derbez, se disaient "prêts à présenter des candidats dans les deux circonscriptions des Hautes-Alpes".
Les discussions s’annoncent âpres. S’unir, oui, mais derrière qui? Les noms sont nombreux: Capucine Mounal, Francine Daerden, Pierre Leroy... Silencieux, l’ancien maire de Puy-Saint-André n’en demeure pas moins un potentiel candidat écologiste sérieux.