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JO 2030: à Briançon, le projet du village olympique au fort des Trois Têtes se heurte à de nombreuses contraintes

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Arnaud Murgia, maire de Briançon, souhaite voir le village olympique du pôle briançonnais s'installer au fort des Têtes. Seulement, le projet s'annonce massif et pourrait être freiné par des contraintes administratives.

Sa silhouette massive trône au-dessus de la vieille ville, une muraille qui strie la montagne. Le fort des Trois-Têtes, ou fort des Têtes, est un élément incontournable du paysage briançonnais inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Une nouvelle page de son histoire pourrait s'écrire en 2030.

Arnaud Murgia, le maire de Briançon, rêve d'en faire le village olympique du pôle briançonnais pour les Jeux d'hiver. Cependant, sur place, tout reste à faire. Pour accomplir le rêve du maire de Briançon, ils devront aller vite.

Des contraintes liées au classement à l'Unesco

Cinq ans, cela peut être court pour mener à bien un projet aussi vaste et ambitieux. D'autant qu'avec son classement à l'UNESCO, les entreprises n'auront pas carte blanche. "Il faut respecter le bâtiment et son histoire, explique Raphaël Wild, guide-conférencier à la mairie de Briançon. C'est comme pour les monuments qui sont classés Monument Historique".

Pour les Briançonnais, le projet n'est pas forcément bien accueilli, ou suscite a minima des réserves au regard de la très courte période pour mener les travaux. "Ça ne m'inspire pas, j'aimerais qu'il reste comme ça", dit Anthony. À ses côtés, Johann renchérit: "C'est l'histoire de Briançon. Ce serait dommage de casser ce mythe et cette histoire pour des Jeux olympiques."

De gros chantiers et un projet coûteux

Parmi les principaux chantiers, celui de l'accessibilité pose question. Pour rejoindre l'édifice, il faut emprunter la route, déjà étroite, qui s'élève vers l'Izoard. À la sortie du hameau de Fontchristiane, les visiteurs effectuent un quasi demi-tour pour s'avancer sur un chemin au bitume douteux. Après quelques cahots, ils rejoignent le parking du champ de tir, apte à recevoir au plus quelques dizaines de véhicules. Enfin, une courte marche permet d'atteindre le fort en lui-même.

Les 21 hectares de prés et de bâtisses ont accueilli jusqu'à 1.200 soldats, des baraquements qui s'enfilent sur ce plateau façonné par la main de l'homme, des murs infranchissables, un labyrinthe de fosses. La fortification, nichée à plus de 1.400 mètres d'altitude, a été imaginée par le génie de Vauban et de son successeur le marquis d'Asfeld.

Dans cet édifice le visiteur, certaines fenêtres n'ont plus de vitres. Dans les bâtiments, des pans de murs se sont écroulés. Les travaux s'annoncent colossaux. Le projet s'annonce coûteux. Aucun chiffre n'a filtré pour l'heure. Des éclaircissements sont attendus ce mercredi.

Ugo Marseille