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Changement de statut, tirs simplifiés, indemnisation: ce qu'il faut retenir du nouveau plan loup

Ce lundi matin, le gouvernement a dévoilé le nouveau plan loup à Lyon. 42 mesures principales allant de la simplification des tirs de prélèvement à une meilleure indemnisation des éleveurs victimes.

Une politique qui protège moins l’animal, mais davantage les éleveurs. C’est la philosophie du plan loup 2024-2029, qui a été dévoilé ce matin à Lyon par la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes au Groupe National Loup (GNL) composé d'élus, de représentants du monde agricole, de chasseurs et d'associations écologistes.

• Un possible changement de statut du loup

C’est probablement le point le plus sensible du plan : un possible reclassement du loup d'espèce "strictement protégée" à "protégée". En réalité, ce changement de statut traduit une volonté politique du gouvernement, mais ne pourra pas être mis en place sans un changement de législation à l’échelle européenne avec une révision de la Convention de Berne, qui protège strictement l’espèce depuis 1979.

Cela va néanmoins dans le sens des récentes déclarations d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, qui avait annoncé une possible révision du statut du loup début septembre.

• Une simplification des tirs

Les tirs de prélèvement vont être simplifiés: il sera désormais possible d’avoir des tirs réalisés par deux tireurs, voire trois de manière exceptionnelle. Il ne sera plus obligatoire d’éclairer l’animal avant de tirer.

Par ailleurs, les éleveurs et les chasseurs auront la possibilité d’utiliser des lunettes thermiques. L’objectif est également d’aller plus vite en mobilisant des louvetiers sous 48 heures en cas d’attaque. Les éleveurs pourront aussi être formés à la louvèterie. 

• Le ratio de loups à tuer pourrait être relevé

Actuellement, le ratio de loups à tuer est de 19%, soit 209 animaux qui peuvent être prélevés cette année. Mais le plan loup précise que ce taux de prélèvement pourrait être relevé et passer à 20 ou 21% de la population lupine, selon l’évolution de celle-ci.  

• Une meilleure indemnisation des éleveurs

Désormais, les éleveurs seront indemnisés sous 125 jours maximum après constat. Les dommages indirects subis (pertes génétiques, avortements, animaux disparus, etc.) seront mieux pris en compte. Quelques nouvelles possibilités sont également offertes aux éleveurs volontaires: faire des auto-constats, se faire accompagner sur le lieu de l’attaque par une autorité publique.

• Un comptage des loups plus précis

Le comptage sera réformé afin de restaurer la confiance dans les chiffres de population. Les modalités sont encore à préciser et seront présentées après concertation avec le Groupe National Loup. A noter que le monde de la recherche sera mobilisé pour déterminer les seuil démographique et génétique permettant de garantir que l’espèce est dans un bon état de conservation. 

• Chiens de protection

Un statut du chien de troupeau sera créé. La filière de production des chiens de protection sera réorganisée. 2,5 millions d’euros de budget sont prévus pour amplifier la recherche sur les moyens de protection des troupeaux.

Thibaut Ghironi avec Isabelle Missiaen