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La crise sanitaire provoque une ruée sur les camping-cars

Avec la crise sanitaire, les Français se ruent sur les camping-cars

Avec la crise sanitaire, les Français se ruent sur les camping-cars - FRANK PERRY

Avec la crise sanitaire, de plus en plus de Français investissent dans des camping-cars pour partir en vacances en respectant les distanciations sociales.

Il n'y en aura pas pour tout le monde! Depuis le printemps dernier et le début de la crise sanitaire, les ventes de camping-cars explosent dans toute l'Europe. Si l'Allemagne reste de loin le premier marché, la France affiche une progression inédite sur ce marché où elle figure à la seconde place, devant la Grande-Bretagne.

En dix ans, les immatriculations ont doublé en France atteignant sur la période 420.000 véhicules en France.

"Les ventes progressent fortement depuis la crise de 2008, mais en 2020, elles atteignent un niveau que l'on ne pouvait pas imaginer, nous confie Stéphane Gigou, patron de Trigano. La très grosse saisonnalité est avant Pâques, mais aujourd'hui des mois comme septembre ou octobre ont affiché des croissance inhabituelles".

Le boom a démarré dès le déconfinement et ne ralentit pas, comme l'indiquent les chiffres d'immatriculation de l'Union des véhicules de loisirs (Uni VDL). En octobre, les ventes ont progressé de près de 40% par rapport à 2019 pour les véhicules neufs. Pour ceux d'occasion, elles ont augmenté de plus de 20%.

Avec une place de parking pour garer son bolide
Avec une place de parking pour garer son bolide © Vario

Cette performance est d'autant plus exceptionnelle qu'elle ne s'appuie pas sur les circuits de vente traditionnelle que sont les salons spécialisés. Malgré un processus d'achat "plus compliqué", les clients choisissent leurs véhicules sur les sites internet. Et, pour Trigano, le leader européen du secteur, toute la production a été vendue entre mai et juin dernier. Ce cosntructeur possède des marques comme Elnagh, Adria, Chausson, McLouis, Notin, Font Vendôme ou Rimor.

Un budget moyen de 100.000 euros

Tous les types de camping-cars sont concernés par cette ruée. Même ces modèles qui sont de véritables palaces roulants. Construits à Saint-Etienne par Notin, l'une des filiales du groupe, ils offrent le confort d’un appartement luxueux et même une place de parking pour une voiture ou des motos. Leur poids impose d'avoir parfois besoin d'un permis poids lourd pour les conduire et surtout les moyens financiers. Ils peuvent atteindre jusqu'à 400.000 euros pour les plus chers.

Une chambre aussi luxueuse que celles des palaces
Une chambre aussi luxueuse que celles des palaces © Notin

Mais le ticket d'entrée est d'environ 50.000 euros, pour une enveloppe moyenne autour des 100.000 euros.

"Nous vendons des véhicules, mais ceux que nous proposons sont plus proches d'un investissement immobilier que de l'achat d'une voiture", indique Stéphane Gigou, en rappelant que ces constructeurs recrutent plus de plombiers, des électriciens ou des menuisiers que des mécaniciens.
Certains modèles n'ont rien à envier à des appartements
Certains modèles n'ont rien à envier à des appartements © Notin

Ces tarifs conditionnent le profil des clients. Malgré l'augmentation de la demande, ce sont toujours des quinquagénaires qui se lancent dans ces projets. "Cette tranche d'âge a non seulement les moyens, mais actuellement, c'est celle qui cherche à se protéger de la Covid et ces véhicules sont les plus adaptés pour aller en vacances sereinement", explique le patron de Trigano.

"L'âge descend un peu, mais ces investissements réclament des moyens", indique Stéphane Gigou. "Pour dépenser moins, beaucoup passent par le marché de l'occasion avant de s'offrir un modèle neuf, d'autant que ces véhicules décôtent très peu".

En effet, il faut encore compter au moins 10.000 euros pour s'offrir un camping-car des années 90. Et ceux qui veulent dépenser moins s'offre généralement un utilitaire qu'ils transforment eux-mêmes. Une tendance qui touche de plus en plus de trentenaires.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco