Bouchons: Paris et Marseille, championnes de France en 2021
Paris et Marseille ne rivalisent pas seulement sur le plan économique: sur la route aussi, les deux villes se tiennent en quelques points. C'est en tout cas la conclusion du dernier indice concernant le trafic publié par TomTom sur l'année 2021.
Loin des chiffres atteints par Istanbul, "consacrée" ville la plus embouteillée du monde pour cette année, avec un score de 62 points sur 100, les deux villes françaises obtiennent des scores de 36/100 pour Paris et 35/100 pour Marseille.
De quoi en faire les deux villes les plus embouteillées de France l'année dernière, avec un écart qui se réduit un peu sur un an: il était de 2 points en 2020.
Marseille déjà au-delà de ses chiffres pré-pandémie
Tendanciellement, Marseille rattrape donc Paris au niveau du taux de congestion. En 2019, avant la pandémie et les bouleversements provoqués sur la mobilité par le biais des confinements et de la généralisation du télétravail, la cité phocéenne demeurait loin de la capitale (34/100 contre 39/100) dans le classement des villes les plus embouteillées.
Mais l'an dernier, Marseille a renoué avec ces niveaux de trafic d'avant-crise, à l'inverse de Paris, et les a même dépassés avec une hausse de 3% du taux de congestion. Aux heures de pointes, Marseille dépasse même Paris au niveau des bouchons, avec un taux de 65/100 pour la ville phocéenne, contre 63/100 pour la capitale.
La capitale a vu sa congestion se réduire depuis la pandémie, de l'ordre de 11 % de moins qu'en 2019, quand Marseille n'a perdu que 2% de trafic sur la période. En moyenne, les bouchons sont moins importants en heure de pointe en France, de 9% par rapport à il y a deux ans.
Autre indice de la congestion croissante à Marseille: la vitesse moyenne relevée sur l'année y était inférieure à celle enregistrée à Paris. Quand les Marseillais roulaient en moyenne à 37,7 km/h l'an dernier, les Parisiens atteignaient les 39,3 km/h.
Comme partout en France, les Marseillais ont repris leurs voitures quand l'activité a repris. Mais entre montagnes au nord et mer au sud, la ville et donc le réseau routier ne sont pas extensibles. La moindre hausse du trafic entraine donc mécaniquement des embouteillages. Très tournée vers son port, l'activité économique ne favorise pas forcément le télétravail, amenant aussi dès la reprise plus d'actifs sur les routes, nous explique un porte-parole de TomTom.
TomTom a aussi noté les jours les plus embouteillés de cette année 2021. A Marseille, c'était le 30 septembre 2021. A Paris, c'est le vendredi 21 octobre qui a enregistré le record de bouchons.
Intermodalité et bonnes pratiques
Pour réduire la congestion, TomTom prodigue quelques conseils aux municipalités. Est rejetée la construction de nouvelles infrastructures :
Développer les infrastructures pour accroître les capacités routières ne peut pas être la panacée : lorsqu'une nouvelle route est mise en service, ce n'est qu'une question de temps avant que davantage de véhicules l’empruntent, annulant ainsi l’allégement.
Un bon réseau périphérique, reliant les banlieues, peut tout de même s'avérer utile. Mais les villes sont surtout incitées à rendre plus d'informations accessibles en direct, et à inciter les conducteurs à éviter les heures de pointe: "dès que le trafic dépasse un certain seuil, la congestion augmente de façon exponentielle", souligne TomTom.
Enfin, l'intermodalité - c'est à dire le développement d'autres modes de transport que la voiture en ville - reste le levier le plus efficace. Que ce soit par le covoiturage, les mobilités dites "douces" ou l'amélioration des transports en commun.
Ces autres villes où les conditions de trafic se sont dégradées
Sur les 25 villes françaises observées par TomTom dans son étude annuelle, seules cinq ont vu leurs conditions de trafic se dégrader depuis 2019, en plus de Marseille: Montpellier, Brest (+4%), Orléans (+5%), Avignon (+6%) et Le Havre (+10%). Paris réduit sa congestion depuis 2019 de 8 points, l'une des meilleurs performances enregistrées par l'indice.