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Un fourgon pénitentiaire a été attaqué ce mardi 14 mai 2024 dans l'Eure

Mohamed Amra

Un fourgon pénitentiaire en charge du transfert d'un détenu a été attaqué mardi 14 mai 2024, au niveau du péage d'Incarville dans l'Eure, en Normandie. Au moins deux agents pénitentiaires sont morts et trois autres sont blessés après l'attaque. Le détenu a pris la fuite avec les assaillants. L'homme en fuite était Mohamed Amra, un détenu particulièrement surveillé. "Un choc pour nous tous", a réagi Emmanuel Macron à la suite de l'événement. Au moment de son évasion, Mohamed Amra avait été extrait de sa cellule pour être amené chez un juge d'instruction pour y être interrogé. Cette attaque commando à la voiture-bélier et aux fusils d'assaut avait jeté une lumière crue sur le degré de violence atteint par une nouvelle génération de trafiquants de drogue. La scène avait de plus été filmée par une caméra de surveillance du péage d'Incarville: on y voit plusieurs hommes, cagoulés et vêtus de noir, tirer sans sommation apparente sur les surveillants de prison, pour libérer Mohamed Amra qui, à la tête d'un réseau, est soupçonné d'avoir commandité des meurtres en lien avec des trafics de stupéfiants. Le narcotrafiquant multirécidiviste, en fuite depuis, a été arrêté sur mandat d'arrêt européen le samedi 22 février 2025 en Roumanie. L'annonce a été faite par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau qui a félicité "toutes les forces de l'ordre qui ont permis l'arrestation de Mohamed Amra en Roumanie aujourd'hui" sur son compte X. Le parquet de Paris, auquel appartient la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), a confirmé "l'interpellation d'un homme en Roumanie, fortement susceptible d'être Mohamed Amra", précisant que "les vérifications qui s'imposent sont en cours". La police roumaine a expliqué qu'Amra avait été interpellé à Bucarest, et qu'il allait être présenté à un magistrat roumain. "La police roumaine l'a localisé, identifié et capturé dans les 48 heures suivant la première information selon laquelle il se trouvait sur notre territoire", a détaillé le ministre roumain de l'Intérieur Catalin Predoiu. Le fugitif et ses complices étaient recherchés en France par plus de trois cents enquêteurs. La traque s'était aussi organisée dans toute l'Europe, sur mandat d'arrêt européen, mais aussi au-delà des frontières européennes, avec une "notice rouge" émise par Interpol à la demande des autorités françaises pour localiser le détenu évadé. Une information judiciaire, menée par la Junalco et confiée à la police judiciaire, avait été ouverte notamment pour meurtres, tentatives de meurtre et évasion, le tout en bande organisée.