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Enfant électrisé à Strasbourg: l'animateur périscolaire condamné à un an de prison avec sursis

Sacha lors de son hospitalisation, en 2019.

Sacha lors de son hospitalisation, en 2019. - BFM Alsace

Le 4 juin 2019, Sacha avait reçu une décharge de 2000 volts et avait dû être amputé de la main droite et de quelques doigts de la main gauche. Les parents se disent "soulagés" par la décision de justice.

"On est soulagé". L'animateur périscolaire à l'origine de l'atelier pendant lequel s'était électrisé Sacha a été condamné ce jeudi à un an de prison avec sursis et cinq ans d'interdiction d'exercer auprès d'enfants.

Le procureur de la république avait requis, contre cet homme proche de la retraite, une peine de dix mois de prison avec sursis.

"On trouve la décision plus juste que ce qui avait été initialement demandé. On a pris en compte ce que nous avons enduré et ce que Sacha a enduré et va continuer d'endurer", s'est félicité Marie-Christine Bottazzi, la mère de Sacha, au micro de BFM Alsace à la sortie de l'audience.

50.000 euros d'amende contre l'association

L'association dont dépend l'animateur a également été condamnée à verser 50.000 euros à la famille du petit garçon. Ils étaient tout deux absent de l'audience.

Après cet incident, le jeune strasbourgeois, qui avait reçu une décharge de 2000 volts, avait dû être amputé de la main droite ainsi que de plusieurs doigts de la main gauche.

"On pourra annoncer à Sacha, que justice a été rendue", explique sa maman, qui affirme que le jeune garçon attendait également le verdict.

Le 4 juin 2019, l'animateur en charge du groupe d'élèves de Sacha, alors âgé de 10 ans, leur propose un atelier de "gravures de Lichtenberg". Cette technique permet de graver une plaque en bois mouillée avec un transformateur électrique.

En vue de cette activité, l'animateur avait confectionné lui-même, à l'aide de tutoriels, un appareil artisanal permettant de décorer une boîte à livres commandée par la ville de Strasbourg. Ce jour-là, Sacha se saisit de la machine et s'électrise avant de s'écrouler et de prendre feu. Son coeur s'arrête de battre pendant près de dix minutes.

Les gens présents tentent de couper l'arrivée d'électricité vers l'installation artisanale mais le boitier est fermé à clé. L'installation ne sera débranchée qu'au bout de plusieurs minutes. Sacha toujours en malaise cardiaque, le père d'une élève prodigue un massage cardiaque au petit garçon avant l'arrivée des secours.

Les parents portent plainte contre la municipalité

Le soir de ce jour de juin, les parents se rendent à l'hôpital. "On a retrouvé Sacha en soins intensifs, dans le coma, se remémore Marie-Christine Bottazzi, sa mère, au micro de BFM Alsace. Il avait fait un arrêt cardiaque. Il était brûlé au troisième degré. Il allait être amputé. Il était entre la vie et la mort et les médecins nous ont dit qu'on ne saurait que dans 48h s'il sortirait vivant de cet accident"

Aujourd'hui, ses parents confient que l'accident ne lui a pas causé que des problèmes physiques. Selon eux, le jeune garçon éprouve désormais des difficultés de concentration.

Si aujourd'hui la justice a rendu son verdict, Marie-Christine et Joël Bottazzi souhaitent continuer la bataille judiciaire. Pour les parents, il faut "rechercher vraiment la chaîne de responsabilité", expliquaient-ils. À l'ouverture du procès, la plaidoirie de l'avocat de la famille s'est questionné sur l'absence de représentants de la mairie et du directeur du périscolaire. Concernant ce dernier, les parents estiment qu'il était informé de la nature de l'activité mais qu'il n'a pas décidé d'y mettre son véto malgré ses doutes sur la sécurité.

Deux plaintes ont été déposées à l'encontre du directeur et de la municipalité, mais celles-ci ont été classées sans suite. Les parents prévoient cependant de faire appel de ces décisions devant le tribunal de Colmar.

Charlotte Baechler et Martin Regley