Alsace: des familles d'enfants handicapés dénoncent les graves défaillances des trajets maison-école
Des chauffeurs absents, des réponses floues aux questions basiques... Depuis la rentrée, des familles d'enfants handicapés sont confrontées à un nouveau prestataire pour assurer les trajets domicile-école pris en charge par la Collectivité européenne d'Alsace (CEA). Et le service, assurent-elles auprès de BFM Alsace, n'est vraiment pas à la hauteur.
Claudie, habitante de Dahlenheim, a annoncé plusieurs fois à son fils Victor, 16 ans, atteint de trouble autistique, "que demain matin il allait avoir un chauffeur... puis finalement, le lendemain, il n'y avait pas de chauffeur".
Son fils "a vingt minutes de trajet pour aller au lycée, il n'est pas capable de prendre les transports en commun, il n'est pas capable de manger à la cantine. Cela lui fait quatre allers-retours par jour car il revient à midi".
Sans chauffeur pour le conduire, Victor ne peut donc pas se rendre à l'école.
Des "réponses floues"
Certaines familles ont bien vu arriver un chauffeur, mais n'ont pas pour autant été rassurées. Céline, qui vit à Ebersheim, a posé quelques questions au nouveau conducteur venu chercher sa fille, Justine. "Pas pour le piéger ou le mettre en difficulté, mais juste pour qu'il me dise comment il réagirait", explique-t-elle à BFM Alsace. Les réponses ne l'ont pas rassurée.
"Je lui ai demandé s'il était formé aux gestes de premier secours... Sa réponse était floue. Je lui ai demandé ce qui se passait si jamais un enfant faisait une crise de panique ou un malaise (...) Toutes les réponses à mes questions étaient floues. Donc naturellement, je ne peux pas avoir confiance en cette personne."
Interrogée sur ces plaintes, la vice-présidente chargée de l'accompagnement des personnes handicapées à la CEA, Karine Pagliarulo, rejette la faute sur les sociétés de taxis.
"De grosses sociétés nous ont pénalisés, tardivement en plus, en nous disant qu'elles ne pouvaient pas honorer leur contrat", admet-elle. "On est en train de rétablir la situation, à priori le 18 septembre tout devrait être rentré dans l'ordre."
En attendant, une dizaine de parents se sont rassemblés dans un collectif pour faire entendre leur voix. Ils sont soutenus par l'opposition écologiste de la CEA, qui souhaiterait faire appel à des associations plutôt qu'à des sociétés privées.