Voiture de police incendiée: la colère des policiers après la remise en liberté des suspects

Un juge des libertés et de la détention a décidé mardi de remettre en liberté trois des quatre individus mis en examen dans le cadre de l'enquête sur l'incendie de la voiture de police à Paris. Une décision pour laquelle le parquet a fait appel, a appris BFMTV.
Les syndicats de policiers ne cachent pas leur colère. Mardi, un juge des libertés et de la détention a décidé de remettre en liberté, sous contrôle judiciaire, trois des quatre suspects dans l'enquête sur l'incendie d'une voiture de police à Paris en marge d'une manifestation mercredi dernier. Seul un individu, le plus jeune, a été placé en détention provisoire. Selon nos informations, le parquet, qui avait requis le placement en détention provisoire des quatre individus, a décidé de faire appel de cette décision.
En accord avec le ministère public, les syndicats de policiers sont furieux de la décision de la justice. "C’est incompréhensible, même consternant", dénonce Frédéric Lagache, le secrétaire général adjoint d'Alliance Police Nationale. "Nous sommes surpris et en colère de la décision du juge des libertés et de la détention, surenchérit Nicolas Comte, secrétaire général adjoint de SGP police-FO. Il a le droit de faire son travail mais nous, représentants des policiers, nous avons le droit d’exprimer la colère de nos collègues parce que les images."
Témoignage d'un policier
Mercredi 18 mai, une véhicule de police, qui circulait quai de Valmy dans le Xe arrondissement parisien, a été prise à partie par un groupe de casseurs en marge d'un rassemblement contre les violences policières. Après avoir brisé la vitre avant côté conducteur, puis le pare-brise arrière, les assaillants avaient lancé un fumigène dans la voiture où se trouvaient deux fonctionnaires de police. Une enquête pour "tentative d'homicide volontaire" avait alors été ouverte.
Dans le cadre de cette enquête, aucune interpellation n'a été faite en flagrant délit. C'est au cours de ces investigations qu'un témoignage anonyme a permis d'identifier plusieurs participants à cette attaque. Selon plusieurs sources proches du dossier, il aurait été fourni par un policier infiltré parmi les manifestants. Aucun des quatre individus n'est soupçonné d'avoir lancé le fumigène dans le véhicule, seul un aurait brisé la vitre arrière. "Les faits qu’on leur reproche ne sont absolument pas établis en tout cas ce qui concerne la désignation de ces personnes", tient à rappeler Me Irène Terrel, avocate de l'un des prévenus.
Sentiment d'impunité
Une justification qui ne tient pas pour les policiers. "Pour certain il semblerait que le fait que ce soit des policiers qui identifient des individus qui attaquent des policiers, ça poserait problème", déplore le syndicaliste de SGP police-FO. Et de poursuivre: "Il ne faudrait pas que le fait que les policiers du renseignement fassent leur travail amène à fragiliser une procédure."
Car pour les représentants de policier, le message envoyé par cette décision est intolérable, dans le contexte de haine anti-flic qu'ils dénoncent. "On risque de se retrouver encore en face de ces casseurs qui aujourd'hui auront ce sentiment complet d’impunité", prévient Frédéric Lagache. "A un moment donné il y a un juge qui considère qu’il y a des éléments suffisants pour les mettre en examen pour tentative d’homicide, il y a des éléments qui amène le parquet à demander la détention et aujourd'hui ils sont dehors", note Nicolas Comte.
"Ça donne un drôle de message à mes collègues qui tous les jours sont confrontés à un certain nombre de casseurs."
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