Trafic d'armes: la police saisit une centaine de pistolets d'alarme destinés à devenir mortels

La police de Paris a saisi une centaine de pistolets d'alarme modifiés en armes mortelles. L'opération, qui relève plus de la délinquance que de réseaux terroristes, a été rendue possible au terme d'une longue enquête.
Cette "saisie n'a rien à voir avec les réseaux du 13 novembre" a prévenu le chef de la brigade des stupéfiants de Paris, Christophe Descoms. Mais "dans la mesure où une arme est vendue dans une cité, on ne sait jamais à qui elle peut l'être" a-t-il ajouté. Une centaine de pistolets d'alarme, voués à être transformés en armes létales, ont été saisis cette semaine en banlieue parisienne, a annoncé le préfet de police de Paris.
Un trafic qui relève de "la délinquance de droit commun"
Au terme de huit mois d'enquête, la brigade des stupéfiants de Paris a arrêté et placé en garde à vue trois hommes. Le principal suspect, un quadragénaire "sorti récemment de prison", est "déjà connu pour trafic de drogue et trafic d'armes" et ses deux complices sont soupçonnés d'avoir été "payés pour acheter les armes dans une armurerie", a déclaré le chef de la BSP, Christophe Descoms.
"On est clairement dans du trafic, comme il y en a eu dans certaines cités parisiennes", et ce trafic relève davantage de "la délinquance de droit commun" que de filières terroristes, "même s'il peut y avoir des liens", a estimé le préfet de police, lors d'une conférence de presse.
Des armes modifiées
A l'issue de l'enquête, "en quinze jours nous avons saisi un tiers du volume d’arme de guerre habituellement saisi en une année" a affirmé le chef de la BSP à BFMTV.
Les petits pistolets, inoffensifs à l'achat, voyaient leurs canons agrandis dans une foreuse et certaines parties plastiques remplacées par des éléments métalliques, plus résistants, les transformant ainsi en armes létales, a-t-il expliqué. Ces armes ont été achetées avec de faux papiers auprès d'une armurerie, avant d'être modifiées.
Depuis le début de l’état d’urgence, 334 armes ont été saisies, a annoncé Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, dont 145 armes longues et 34 armes de guerre.
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