Plus de 11.000 personnes se seraient radicalisées en France

Où en est-on du phénomène de radicalisation? Le Figaro rapporte les chiffres d'un fichier classé secret défense. Ils sont inquiétants.
Quelque 11.400 personnes sont inscrites au Fichier des signalés pour la précaution et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), rapporte Le Figaro. Parmi elles, 25% sont des femmes et 16% des mineurs. Modifié sans publication officielle en mars, le fichier reste classé secret défense. Conséquence: les services français sont débordés, à tous les niveaux. Ainsi les fameuses 5.000 fiches "S" sur lesquelles se focalisent les regards ne représenteraient qu'une partie du problème.
Ces Français ou résidents habituels doivent être distingués des plus actifs, soit 1.800 autres identifiés comme ayant un lien avec les filières terroristes en Irak et en Syrie. Quelque 520, détaille Le Figaro, seraient actuellement dans ces pays, dont 183 femmes et 16 mineurs combattants. 137 autres seraient morts, tandis que 700 ont manifesté la volonté de se rendre "sur zone".
Le renseignement et la justice débordés
Le problème auquel la France se trouve confrontée est l'impossibilité matérielle de surveiller la multitude d'individus potentiellement dangereux. "Pour surveiller un Coulibaly (prénom Amedy, l'un des auteurs des attentats de janvier 2015, Ndlr), il faut entre 20 et 30 agents", estime Jean-Charles Brisard, spécialiste de la sécurité et des questions terroristes.
La difficulté reste que chaque téléphone portable ou ordinateur supplémentaires, chaque contact régulier, doivent être à leur tour surveillés en plus de la cible initiale. Or, la France dispose au mieux de 6.500 personnels pouvant effectuer ce travail. Il en faudrait jusqu'à cinq fois plus pour organiser cette surveillance de masse.
Du côté de la justice, les neuf magistrats spécialisés sont également à la peine. Les juges antiterroristes sont débordés par les quelque "200 dossiers impliquant plus de 600 personnes", relève Jean-Charles Brisard. "Le juge Trévidic faisait remarquer qu'il fallait se mettre sur liste d'attente pour procéder à une perquisition", rappelle-t-il. Avec celle, judiciaire, menée dans la nuit de dimanche à lundi à Bobigny, Bernard Cazeneuve a annoncé 168 autres perquisitions, cette fois administratives, menées lundi à travers le pays. Le but étant, notamment, de débusquer les caches d'armes.
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