La pauvreté s'étend encore en France, s'alarme le Secours catholique

Le Secours catholique dresse un constat alarmant dans son rapport annuel sur la pauvreté. De plus en plus de familles avec enfants sont touchées. L'association souligne également que le niveau de vie global s'est détérioré depuis l'année dernière.
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En 2012, l'association caritative indique avoir rencontré 1,43 million de personnes, parmi lesquelles près de la moitié (672.000) sont des enfants. La très grande majorité vivait sous le seuil de pauvreté, qui est en France de 977 euros par mois, voire de très grande pauvreté (644 euros). 45% ne vivaient que d'aides sociales, et près d'un sur six (17%) ne disposait d'aucune ressource.
Familles monoparentales et hommes seuls
Plus alarmant encore, le niveau de vie global des personnes prises en charge par l'association a baissé de 2,5% depuis 2011. Leur revenu mensuel moyen est désormais de 497 euros. Parmi eux, "de plus en plus de couples avec enfants" (23%), note le secrétaire général du Secours catholique, Bernard Thibaud.Les plus fragiles restent les familles monoparentales (31%) et les hommes seuls (24%). Un tiers des bénéficiaires du Secours catholique sont des étrangers. Ceux-ci ont un niveau de vie encore plus faible.
Les principales difficultés qui pèsent sur les plus pauvres, relève l'association, sont les impayés liés aux dépenses contraintes. En hausse, elles touchent désormais près de six personnes sur 10, avec un montant mensuel médiant de 797 euros. Sont principalement concernés les impayés de loyer, les dépenses d'énergie et les dépenses bancaires. En définitive, selon Bernard Thibaud, "le reste à vivre continue à se réduire".
Vickie, 34 ans, 50 euros pour vivre
C'est le cas de Vickie, 34 ans, pour qui le reste, "c'est même pas 50 euros". Cette célibataire, qui vit à Carnac, dans le Morbihan, travaille entre 18 et 21 heures par semaine comme auxiliaire de vie auprès d'une personne âgée. Son salaire moyen? 730 euros.Elle n'a pas les ressources nécessaires pour acheter une voiture ni un ordinateur, ni celles pour pour payer ses frais de santé, car elle n'a "pas le droit à la CMU". Comme elle, 18% des bénéficiaires du Secours catholique sont des travailleurs pauvres, et 37,5% sont au chômage.
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