Paris: les migrants du camp des Jardins d'Eole ont été évacués

Près de 2.000 personnes ont été évacuées ce lundi matin du camp de migrants installé dans les Jardins d'Eole, dans le nord de Paris.
C'est la 23ème opération de ce genre depuis juin 2015. L'évacuation du camp de migrants installé dans les Jardins d'Eole, dans le nord de Paris, a débuté ce lundi matin aux alentours de 7 heures. Près de 2.000 migrants ont été évacués au total. Lors du dernier recensement, effectué dimanche, 1.300 personnes avaient été comptées, installées dans ce camp depuis plusieurs semaines.
"Pour la très très grande majorité, ce sont des réfugiés qui ont transité par d'autres pays d'Europe", explique Eric Lejoindre maire du 18e arrondissement de Paris.
Ce lundi, les effectifs se sont avérés plus importants car de nouvelles personnes, espérant être relogées, ont rejoint le camp en vue de cette opération, d'après Anne Hidalgo, interviewée sur Europe 1. Ce campement situé dans les XVIIIe et XIXe arrondissements comptait notamment de nombreux Afghans, Soudanais, Somaliens et Erythréens.
Une soixantaine de centres
Les premiers migrants, des femmes notamment, ont commencé à monter dans les bus qui devaient les emmener vers une soixantaine de centres, dont des gymnases, répartis en Ile-de-France. L'opération s'est d'abord déroulée dans le calme, mais elle a ensuite été rendue compliquée par l'affluence des migrants à l'entrée des bus. Ils craignaient de ne pas pouvoir monter et ont dû être contenus par des CRS.
L'opération a été lancée en présence de la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse. Elle était menée par la préfecture de Région, la préfecture de police et la Ville de Paris, avec le soutien des associations.
"Toutes ces personnes doivent être mises à l'abri dans des lieux d'hébergement et aller vers une demande d'asile", a déclaré la ministre.
Emmanuelle Cosse a aussi appelé à une plus grande solidarité des communes, en Ile-de-France et au niveau national :
"Il faut que l'on augmente considérablement l'accueil des réfugiés sur tout le territoire, à Paris on ne peut pas faire face seul", a-t-elle estimé.
Des cas de tuberculose
Pour répondre à la crise migratoire dans la capitale, Anne Hidalgo a annoncé mardi dernier la création d'un camp humanitaire à Paris, d'ici la fin de l'été. Déjà évacué il y a quelques semaines, le campement des Jardins d'Eole s'était reconstitué mais présentait des conditions sanitaires très précaires. Médecins du Monde avait notamment fait état de cas de tuberculose la semaine dernière.
"Ils vont avoir besoin de décompresser, après trois semaines dans ces conditions", a commenté sur place Bruno Morel, le directeur général d'Emmaüs solidarité. Il plaide lui aussi pour des plateformes d'accueil régionales. "On a fait l'équivalent de dix plans hivernaux... Que fait-on si dans trois semaines, ils sont de nouveau 3.000?"
Votre opinion