Crèche Baby-Loup: Valls regrette une "mise en cause de la laïcité"

L'affaire d'une employée de la crèche Baby Loup, licenciée parce qu'elle refusait d'ôter son foulard, est renvoyée devant la cour d'appel de Paris. Manuel Valls regrette une "mise en cause de la laïcité".
Manuel Valls a regretté mardi à l'Assemblée nationale "la décision de la Cour de cassation" annulant le licenciement d'une employée voilée de la crèche Baby-Loup", y voyant une "mise en cause de la laïcité".
"En sortant quelques secondes de mes fonctions, je veux vous dire combien je regrette la décision de la Cour de cassation aujourd'hui sur la crèche Baby-Loup et sur cette mise en cause de la laïcité", a déclaré le ministre de l'Intérieur lors de la séance des questions au gouvernement.
Une discrimination selon la Cour de cassation
La Cour de cassation a annulé mardi le licenciement en 2008 d'une employée de la crèche privée "Baby-Loup", dans les Yvelines, qui s'était vu reprocher par son employeur de refuser d'ôter son voile islamique.
"S'agissant d'une crèche privée", la plus haute juridiction judiciaire a estimé que le licenciement de cette salariée constituait "une discrimination en raison des convictions religieuses" et devait être "déclaré nul". L'affaire sera rejugée devant la cour d'appel de Paris, ont précisé des avocats.
Manuel Valls, qui est aussi ministre des Cultes, avait soutenu la crèche lors du procès en novembre 2010. Alors député, il avait également envisagé de déposer une proposition de loi interdisant "le port de signes religieux distinctifs là où il y a des enfants".
"Un jour sans gloire pour la laïcité"
Richard Malka, avocat de la crèche "Baby-Loup", a exprimé sa déception à l’annonce de la décision de la Cour de cassation. "Cela marque un jour qui ne sera pas de gloire pour la laïcité et pour la neutralité confessionnelle dans notre pays", a-t-il déclaré.
L’avocat craint que cette annulation ne "marque une explosion des revendications identitaires et communautaires dans l’entreprise et dans le secteur privé".
Pour Claire Waquet, l’avocate de la salariée licenciée, la question est plutôt de savoir "s’il est fautif de montrer par un signe que l’on est de telle ou telle confession religieuse?". Pour sa part, elle est convaincue du contraire.
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