Sida: un avis favorable pour les auto-tests de dépistage

Le Conseil national du sida a rendu vendredi, un avis favorable aux auto-tests de dépistage permettant à une personne ayant des doutes de pratiquer elle-même un test.
Le Conseil national du sida (CNS) a rendu vendredi un nouvel avis, favorable, aux auto-tests de dépistage. C'est la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine qui avait demandé au CNS de se prononcer sur les problèmes posés par la commercialisation de tels tests.
L'organisme consultatif estime que ces tests, fondés "sur une démarche volontaire", peuvent "renforcer l'autonomie des personnes dans leur démarche de santé, en particulier dans leur propre intérêt et au titre de l'intérêt collectif qui exige le renforcement du dépistage".
Un simple échantillon de salive ou de sang suffit à donner un résultat rapide sur la présence d'anticorps spécifiques produits en cas d'infection par le virus du sida, le VIH.
Un outils jugé fiable
Pour l'heure, ces tests ne sont pas autorisés au sein de l'Union européenne mais sont disponibles depuis 1996 aux Etats-Unis où ils disposent d'une autorisation sur le marché.
En 1998, puis en 2004, le CNS avait rendu deux avis défavorables à la mise à disposition des autotests. Dans ce nouvel avis, l'organisme a réexaminé l’ensemble des réserves émises dans ses publications antérieures. Il juge aujourd'hui que la fiabilité de cet outil s'est améliorée.
"Un dispositif additionnel et complémentaire"
Dans son rapport, le CNS préconise que les auto-tests de dépistage soient "en vente libre" en pharmacie et sur internet, et aussi proposés directement aux populations à risque, avec des notices claires.
Pour la ministre de la Santé, ces tests "doivent constituer un dispositif additionnel et complémentaire de l'offre existante de dépistage de l'infection à VIH". Pour elle, ils "ne peuvent se substituer à l'offre existante car ils proposent un résultat qui doit être confirmé par un test biologique conventionnel".
Éviter 400 nouvelles infections par an en France
Le CNS estime que l'introduction des autotests permettrait de découvrir 4.000 séropositivités et d'éviter 400 nouvelles infections par an en France. L'organisme s'appuie sur des projections effectuées pour les Etats-Unis par l'autorité sanitaire de ce pays.
Aides, l'une des principales associations de lutte contre le sida en France, a salué cet avis positif et s'est elle-même positionnée pour l'introduction de cet outil "supplémentaire" pour aider à mettre fin à l'épidémie.
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