Une sénatrice PS dénonce l'absentéisme au Sénat

Catherine Tasca estime que le taux d'absentéisme est tel que certains sénateurs n'occupent que fictivement leurs fonctions au Parlement.
Un hémicycle très clairsemé: l'image est connue des téléspectateurs qui suivent les séances de la chambre haute du Parlement. Mercredi, la sénatrice socialiste des Yvelines Catherine Tasca a relancé le débat sur l'absentéisme au sein du Sénat, dénonçant "presque une habitude d'emploi fictif" chez "certains sénateurs".
"Il y a à s'attaquer de façon très très concrète au problème d'absentéisme. Je dirais que s'est développé au Sénat, j'ose dire, presque une habitude d'emploi fictif pour certains sénateurs, et ça, ça n'est pas acceptable pour l'opinion", s'est emportée l'ancienne ministre sur Public Sénat, dans le cadre d'un sujet sur les réformes du Sénat proposées par son nouveau président umpiste, Gérard Larcher.
Une tentative de sanction avortée
En décembre dernier, les 26 membres du Bureau du Sénat s'étaient penchés sur la question de l'absentéisme, et avaient formulé une proposition de résolution visant à durcir le règlement intérieur, en sanctionnant financièrement les sénateurs après au moins trois absences en commission dans le mois.
La proposition avait été examinée en commission, "ce qui est déjà la preuve d'une volonté de changer les choses", glisse une source parlementaire à BFMTV.com. Après amendement, la proposition a été adoptée en février dernier, avec le souhait que celle-ci soit appliquée dès le 1er octobre 2014. Il aurait fallu pour cela qu'elle soit discutée en séance publique au Sénat. Mais en réalité, elle n'a jamais été inscrite à l'ordre du jour...
Gérard Larcher propose une réforme
Mercredi, sur le plateau de Public Sénat, Gérard Larcher a reconnu qu'il y avait un problème. "Je n'irais pas jusqu'aux mots de Catherine Tasca", parce qu'"il ne faut pas jeter, j'allais dire, l'eau du Sénat au nom de quelques collègues qui s'affranchissent d'une présence au Sénat. Je constate quand même qu'il y a une majorité assez large de mes collègues qui vraiment sont à la fois présents sur le territoire, présents au Sénat, présents en commission".
Énumérant trois problèmes -- "d'organisation de notre agenda", de "mode d'examen du texte" et de "votation" -- , Gérard Larcher a rappelé qu'il avait demandé la mise en place d'un groupe de travail sur ce sujet, "à partir du 12 novembre" et jusqu'à la "fin février", évoquant une réforme des méthodes de votation et une éventuelle "modulation" des rémunérations. Affaire à suivre.

Alexandra GONZALEZ
Journaliste
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