Un détenu prend un médecin en otage à la prison de la Santé
PARIS - Un médecin a été pris en otage mercredi par un détenu considéré comme dangereux à la maison d'arrêt de la Santé, à Paris, a-t-on appris de...
PARIS (Reuters) - Un psychiatre a été pris en otage durant plus de cinq heures mercredi par un détenu à la maison d'arrêt de la Santé, à Paris, avant d'être libéré sain et sauf, apprend-on au cabinet de la ministre de la Justice.
L'otage, séquestré en fin de matinée, a été libéré vers 17h00 sans intervention de la police, après des négociations de plusieurs heures. Le détenu, considéré comme dangereux, s'est rendu.
Une équipe du Raid, unité d'élite de la police, avait été envoyée sur place, ainsi que la Brigade de répression du banditisme (BRB, ex-"antigang"). Des négociateurs formés pour ce type de situation ont parlé avec le détenu, âgé de 25 ans.
Il demandait selon son avocat à être rapproché de sa compagne. Elle habite dans la région de Mulhouse et vient d'avoir un enfant. On ignorait dans l'immédiat si des engagements avaient été pris en ce sens.
L'homme purge une peine de 30 ans de réclusion pour le meurtre d'un codétenu en 2003 à Metz (Moselle) et il menaçait sa victime avec des ustensiles de cuisine transformés en armes.
Il n'en est pas à sa première prise d'otage. En novembre dernier, il avait retenu un surveillant de la centrale de Clairvaux (Aube) et en 2006 un psychiatre à la prison de Nancy (Meurthe-et-Moselle).
"Il a l'impression de ne pas être écouté par l'administration pénitentiaire et il a l'impression que son mode de fonctionnement de prise d'otage est la seule façon pour recevoir une écoute de l'administration", a déclaré sur Europe 1 son avocat, Me Thomas Hellenbrand.
Le syndicat CGT-Pénitentiaire a estimé que l'incident était révélateur d'un mauvais fonctionnement des prisons françaises, vétustes et surpeuplées, où les violences sont fréquentes et où le nombre de suicides atteint un record européen.
"On arrive à la fin d'un système. L'Etat, le gouvernement vont devoir reconnaître cet état de fait afin d'apporter des réponses sérieuses à l'ensemble des problématiques rencontrées dans les prisons françaises car c'est la vie de l'ensemble des personnels exerçant dans les prisons qui est en jeu", déclare le syndicat.
Nicolas Bertin, Thierry Lévêque et Elizabeth Pineau, édité par Sophie Louet
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