Le transfert de l'Energie à Bercy inquiète les écologistes
PARIS (Reuters) - Des écologistes, dont Greenpeace et Nicolas Hulot, s'inquiètent de voir le ministère de l'Ecologie amputé de l'énergie au...
PARIS (Reuters) - Des écologistes, dont Greenpeace et Nicolas Hulot, s'inquiètent de voir le ministère de l'Ecologie amputé de l'énergie au lendemain de l'annonce de la composition du nouveau gouvernement Fillon.
Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France, a estimé lundi que ce nouveau périmètre marquait la disparition du "grand ministère dessiné par le candidat Sarkozy et mis en place en 2007" sous l'autorité de Jean-Louis Borloo.
"Exit la Mer et surtout l'Energie, qui se trouve placée au sein du ministère de l'Industrie, et donc sous la coupe de Bercy, où elle va redevenir une variable d'ajustement de politiques productivistes", déclare-t-il dans un communiqué.
"On sait à quel point Christine Lagarde, ministre de l'Economie pour la deuxième fois, a toujours été extrêmement hostile à la dynamique du Grenelle de l'environnement et aux décisions qui ont été prises dans la foulée", ajoute-t-il.
L'animateur de télévision et militant écologiste Nicolas Hulot, qui n'exclut pas d'être candidat à la présidentielle de 2012, s'est déclaré "inquiet et triste" de voir que le Grenelle de l'Environnement risquait d'en rester là.
"Je pense que Nathalie Kosciusko-Morizet, qui connaît bien ces sujets-là, va avoir un travail beaucoup plus difficile avec un périmètre de responsabilités restreint avec l'Energie qui lui échappe et qui passe à Bercy", a-t-il dit sur RTL.
"C'est un signal très important, l'Energie sera simplement une politique industrielle", a-t-il ajouté.
Interrogé sur son éventuelle candidature à la présidentielle, il a répondu qu'il se prononcerait en fonction des actions concrètes menées jusqu'en 2012.
"J'observe ce qui se passe, je vais déjà voir ce que le gouvernement va faire. Je verrai demain là où je serai le plus utile pour intervenir. Je n'ai pas pris de décision mais c'est vrai que je n'exclus rien", a-t-il expliqué.
Nicolas Hulot avait déjà envisagé une telle candidature en 2007 avant de renoncer et finalement soumettre un "pacte" écologique aux principaux candidats.
Le Réseau Action Climat-France dénonce également la perte du titre de ministère d'État pour le nouveau ministère de l'Ecologie ainsi que la réduction de son périmètre d'actions avec notamment la perte de la compétence "énergie".
"Le remaniement ministériel d'hier montre une nouvelle fois et à visage découvert que l'écologie est redevenue une préoccupation mineure du gouvernement", estime-t-il dans un communiqué.
Selon lui, Nicolas Sarkozy "vient de rompre définitivement son engagement" du Pacte écologique d'ériger pendant cinq ans un grand ministère du développement durable.
Gérard Bon et Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal
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