Sarkozy sur écoute: "Hollande était-il informé?"

Après les révélations sur les écoutes de Nicolas Sarkozy, l'UMP monte au créneau et se dit favorable à une commission d'enquête parlementaire. Jean-Marc Ayrault rappelle de son côté que "personne n'est au-dessus des lois".
François Hollande savait-il que Nicolas Sarkozy était placé sur écoute? L'UMP se pose la question, mardi, quatre jours après les révélations du Monde selon lesquelles les téléphones de l'ancien président de la République et de son avocat étaient écoutés par la justice. "C'est une affaire très grave", assure à BFMTV Jean-François Copé, "et je souhaite savoir si oui ou non le président de la République était informé de ces écoutes. Et qu'il le dise clairement".
Quant à Luc Chatel, vice-président de l'UMP, il "imagine mal que les policiers aient pratiqué des écoutes sans en informer leur hiérarchie, c'est-à-dire le ministre de l'Intérieur. Et j'imagine mal que le ministre de l'Intérieur n'en ait pas référé à sa propre hiérarchie, à savoir le président de la République".
François Fillon se dit lui favorable à une commission d'enquête parlementaire. "C'est la seule manière de sortir la confrontation des positions", a-t-il déclaré. De son côté, Christian Jacob, patron des députés UMP, demande à Jean-Marc Ayrault de réunir d'urgence le Parlement.
Ayrault défend "l'indépendance de la justice"
Lundi, Christiane Taubira avait affirmé qu'elle "ne disposait pas du contenu de la procédure", puis l'avait redit sur TF1: "je n'avais pas l'information avant". Manuel Valls, lui, ne s'est pas encore exprimé sur le sujet.Mais mardi matin, Jean-Marc Ayrault a adressé à la droite une fin de non recevoir: "il faut que la droite française s'habitue à ce que la justice fonctionne en toute indépendance. Les moeurs du passé, c'est fini, il n'y a aucune instruction donnée par l'exécutif - la garde des Sceaux - aux magistrats lorsqu'ils enquêtent".
Et le Premier ministre de préciser "un deuxième principe: personne n'est au-dessus des lois. Et donc si des personnes qui font l'objet d'enquêtes ne sont pas d'accord avec la manière dont les procédures sont engagées (...) elles peuvent les contester dans le cadre de la loi en déposant des recours à la chambre de l'instruction".
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