Mélenchon raille une eurodéputée allemande, "caricature de boche"

Après avoir demandé sur Twitter à Angela Merkel de la "fermer", c'est cette fois l'eurodéputée allemande Ingeborg Grässle qui est dans le viseur de Jean-Luc Mélenchon.
Décidément, les relations de Jean-Luc Mélenchon avec l'Allemagne sont tendues. Après s'en être pris à Angela Merkel sur Twitter ce dimanche, lui demandant en allemand de "la fermer", le leader du Front de gauche vise cette fois la députée européenne Ingeborg Grässle, de la CDU, le parti de la chancelière.
C'est contre elle qu'il avait débattu lors de l'émission Des paroles et des actes, le 4 décembre dernier. Un débat tendu au sujet du déficit de la France: Jean-Luc Mélenchon lui avait même demandé de "changer de ton", alors que l'élue lui affirmait qu'il était "un rêveur d'antan".
"Occupez vous de vos pauvres!"
Lundi soir, le leader du Front de gauche évoque l'émission sur son blog. "Et le sommet de tout fut atteint avec cette députée allemande, caricature de 'boche' de bande dessinée avec cette phrase d'anthologie où elle déclare: 'che n'ai pas bien kompris qu'est-ce que fou foulez faire sinon fou couper les chéfeux entre fous!" "Du Jacques Villeret dans le rôle d'Apfelstrudel de 'Papy fait de la résistance', poursuit Jean-Luc Mélenchon.
Une remarque qui intervient à peine deux jours après un tweet très remarqué du responsable politique dimanche. Alors qu'Angela Merkel faisait remarquer dans la presse allemande que les réformes de la France sont "insuffisantes", Jean-Luc Mélenchon lui avait répondu sur le réseau social, en allemand: "Maul zu, Frau Merkel! Frankreich ist frei (fermez-la, madame Merkel! La France est libre) Occupez-vous de vos pauvres et de vos équipements en ruines!".
Maul zu, Frau #Merkel ! Frankreich ist frei. Occupez-vous de vos pauvres et de vos équipements en ruines !
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 7 Décembre 2014
La presse allemande réagit
Un tweet qui n'est pas passé inaperçu outre-Rhin. De nombreux sites
d'informations, comme celui du très populaire Bild, du Spiegel et même
du très sérieux Frankfurter allgemeine Zeitung, en ont fait leur une
lundi après-midi. Tous notent d'ailleurs que Jean-Luc Mélenchon n'en est
pas à sa première critique vis-à-vis d'Angela Merkel.
L'intéressée, qui doit être réélue mardi à la tête de son parti, la CDU, n'a pas réagi officiellement au tweet acerbe de Jean-Luc
Mélenchon. Lundi, son porte-parole Steffen Seibert a toutefois déclaré que si la
liberté d'expression valait pour l'homme politique français, "on
pourrait se demander si une formulation autre et plus amicale aurait été
possible". Le tweet "n'apporte pas de contribution sérieuse au débat,
sur la manière dont nous devons tous respecter le pacte de stabilité et
de croissance" européen. Enfin, il reconnaît que le gouvernement
allemand n'a pas à exiger des "efforts concrets de réforme" de la part
d'un pays voisin. "D'ailleurs, nous ne le faisons pas", ajoute-t-il. Et de conclure: "ce n'est pas nous qu'il faut convaincre, c'est la commission européenne".

Ariane KUJAWSKI
Journaliste
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