Législatives: le plan de bataille parti par parti

De Les Républicains à En Marche! en passant par La France insoumise, les partis politiques préparent déjà activement le scrutin qui suivra la présidentielle, en juin. Stratégies, forces en présence, alliances, BFMTV.com fait le point sur les enjeux pour chaque formation.
> Les Républicains
- Quel objectif
La première place du podium, tout simplement. Estimant s’être fait voler la présidentielle, le parti de droite ambitionne d’obtenir une majorité de sièges à la chambre basse du Parlement. Et d’"imposer une cohabitation à Emmanuel Macron", ajoute le député LR Daniel Fasquelle.
- Combien de candidats investis
Les Républicains ont investi l’ensemble de leurs candidats. 96 d’entre eux sont issus de l’UDI, dans le cadre d’un accord électoral adopté avec le parti centriste début mars.
- Qui pour les mener
De nombreux cadres LR semblent s’accorder sur le nom de François Baroin. Successivement Premier ministre putatif de Nicolas Sarkozy et de François Fillon en cas de victoire à la présidentielle, le sénateur-maire de Troyes s’est lui-même déclaré "disponible pour gouverner" si une vague bleue l’emportait en juin.
- Quelle stratégie d’alliances
L’accord avec l’UDI tient le choc du premier tour, malgré l’attraction qu’exerce Emmanuel Macron sur de nombreux centristes. Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI, a exclu lundi d’entrer en négociation avec le candidat d’En Marche!.
> En Marche!
- Quel objectif
Obtenir une majorité parlementaire suffisamment large pour qu’Emmanuel Macron puisse gouverner sans coalition, s’il accède à l’Elysée le 7 mai.
- Combien de candidats investis
Pour l’instant, seuls quatorze candidats ont été officiellement investis. Emmanuel Macron comptait initialement déclencher de nouvelles "vagues" d’investitures avant le deuxième tour de la présidentielle mais François Bayrou l’a persuadé d’attendre la fin du scrutin, selon Le Figaro. Le fondateur d’En Marche! a déclaré qu’il souhaitait que la moitié de ses candidats soient issus de la société civile.
- Qui pour les mener
Aucune personnalité connue à l’heure actuelle.
- Quelle stratégie d’alliances
Emmanuel Macron a exclu tout accord électoral avec les autres formations politiques, excepté avec François Bayrou. Le candidat d’En Marche! et le président du MoDem gardent top secret le contenu de leurs négociations. Mais selon le journal Marianne début février, une centaine de membres du MoDem pourraient se présenter sous l’étiquette "EM". Le favori de la présidentielle n’exclut pas non plus de faire de la place pour ces candidats d’autres partis qui décideraient de le rejoindre.
> Front national
- Quel objectif
Au sein du mouvement frontiste, on ambitionne de passer de deux à une quarantaine de sièges à l’Assemblée nationale. La priorité étant de constituer un groupe parlementaire (15 députés), ce qui offrirait au parti de Marine Le Pen une visibilité politique décuplée pour les cinq prochaines années.
- Combien de candidats investis
Début avril, 530 investitures avaient été accordées par le siège du FN.
- Qui pour les mener
La mission a été confiée dès septembre à Nicolas Bay, eurodéputé et secrétaire général du Front national. Bon connaisseur de la carte électorale, il avait déjà été directeur de la campagne des municipales en 2014.
- Quelle stratégie d’alliances
Selon L’Opinion, une quarantaine d’investitures ont été bloquées jusqu’à la présidentielle. Objectif: accorder des sièges à des personnalités extérieures débauchées par le FN et permettre à certains eurodéputés du parti (comme Marine Le Pen elle-même) de candidater s’ils décidaient de lâcher leur mandat au Parlement européen.
> La France insoumise
- Quel objectif
Tenter d’obtenir assez de parlementaires pour contrecarrer les projets de loi d’Emmanuel Macron.
- Combien de candidats investis
A ce jour, le mouvement a donné son investiture à 496 candidats.
- Qui pour les mener
Le chef de file de La France insoumise n’a pas encore été désigné. Une chose est certaine, ce ne sera pas Manuel Bompard. "Impossible, vu que je suis moi-même candidat", rappelle le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon à BFMTV.com.
- Quelle stratégie d’alliances
Aucune pour l’instant. Les négociations entre La France insoumise et le Parti communiste patinent, chacun se renvoyant la responsabilité du sabotage des pourparlers. Mais avec les 19,6% de son leader à la présidentielle, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon est en position de force. L’eurodéputé souhaite de toute façon conserver la dynamique forgée autour de son mouvement, ce qui exclut a priori tout accord d’appareil.
> Parti socialiste
- Quel objectif
Eviter une autre déroute électorale après le fiasco du score de Benoît Hamon à la présidentielle. Le spectre du scénario de 1993 (57 députés) hante Solférino.
- Combien de candidats investis
Environ 400 candidats ont été désignés jusqu’à présent.
- Qui pour les mener
Bernard Cazeneuve, qui ne se représentera pas lui-même après avoir quitté Matignon, tient la corde pour éviter la bérézina à ses camarades. Il s’est dit "disponible" mais la décision sur le chef de file n’a pas encore été officiellement actée.
- Quelle stratégie d’alliances
Gros casse-tête à l’horizon pour le PS sur cette question. Pour sauver un maximum de sièges, certains élus rêvent d’un pacte de non-agression avec Emmanuel Macron… dont ce dernier ne veut à aucun prix. Pas plus d’ailleurs que les écologistes, alliés traditionnels du PS qui plaident, eux, pour une union avec les communistes et les mélenchonistes.
> Europe Ecologie-Les Verts
- Quel objectif
Conserver leurs dix députés sortants et en décrocher plus si possible.
- Combien de candidats investis
Mi-mars, EELV avait procédé à 424 investitures.
- Qui pour les mener
EELV n’a pas de directeur de campagne national. "Ce n’est pas notre mode de fonctionnement", résume Julien Bayou, candidat à Paris, auprès de BFMTV.com.
- Quelle stratégie d’alliances
Les Verts ont passé un accord électoral avec le PS, dont ils soutenaient le candidat à la présidentielle. Dans 42 circonscriptions, les candidats EELV n’auront pas de socialiste face à eux. Le parti cherche aussi à se rapprocher de La France insoumise. David Cormand, le chef d’EELV, a tendu la main à Jean-Luc Mélenchon ce jeudi.
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