Hamon et Montebourg fustigent la défense de Valls sur le 49.3

Manuel Valls a assuré jeudi soir sur France 2 que les députés socialistes frondeurs lui avaient "imposé l'utilisation du 49.3". Ses rivaux à la primaire de la gauche, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, ont réagi.
Sur le plateau de L’émission politique de France 2, Manuel Valls a défendu sa volonté de restreindre l’usage de l’article 49.3 de la Constitution au seul vote des textes budgétaires. Il l'assure: s’il a employé cet outil législatif, qui interrompt toute tractation autour d'un projet de loi en engageant la responsabilité gouvernementale, pour faire adopter deux textes au Parlement durant son passage à Matignon, à savoir la loi Macron et la loi travail, c’est qu’il se l’est vu "imposé" par l’opposition d’une "cinquantaine de frondeurs".
"Fut un temps où Valls assumait"
Cette justification n’a pas plu à deux de ses rivaux dans la primaire de la gauche, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, tous deux proches de certains "frondeurs". Lui-même député, Benoît Hamon avait ferraillé contre les deux projets de loi adoptés finalement au forceps grâce à l’application par Manuel Valls de l’article 49.3.
C’est à l’aune de cette expérience qu’il est revenu ce vendredi sur les propos tenus la veille par l’ex-chef du gouvernement, rapporte le site d’Europe 1: "S’il a utilisé le 49.3, ce n’est pas parce que les frondeurs l’y ont poussé, c’est parce qu’il l’a voulu dès le début de la discussion". Benoît Hamon a ensuite ajouté: "Fut un temps où Valls assumait."
Arnaud Montebourg n’a pas davantage goûté l’argument de Manuel Valls: "Le coup de force permanent qui a été dénoncé pendant ce quinquennat a laissé beaucoup de traces, laissé la gauche en situation de désarticulation." L’ancien élu de Saône-et-Loire y voit, chez son ancien collègue puis patron au gouvernement, une dissociation entre "un discours pour la candidature et une pratique pour le gouvernement".
Vincent Peillon la joue prudent
Un autre rival de Manuel Valls à la primaire de gauche s’est lui aussi exprimé quant à son affirmation faisant des "frondeurs" les responsables de l’utilisation du fameux article de la constitution de la Ve République. Mais Vincent Peillon a préféré évacuer le sujet devant les journalistes, comme le montre Le Parisien: "J'ai de la chance, je ne peux pas vous répondre! J'étais à Neuchâtel pour donner des cours de philosophie, j'écrivais un roman policier, et je m'occupais d'affaires internationales au Parlement européen".
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