Fillon vole au secours de Woerth dans l'affaire Bettencourt
Le Premier ministre François Fillon a volé au secours de son ministre du Travail Eric Woerth, accusé de conflit d'intérêt dans...
PARIS (Reuters) - Le Premier ministre François Fillon a volé au secours de son ministre du Travail Eric Woerth, accusé de conflit d'intérêt dans l'affaire Bettencourt, en lui réaffirmant sa "confiance" et son "amitié".
L'ancien ministre du Budget est au centre d'une tourmente politico-judiciaire parce que sa femme travaille pour la holding qui gère une partie des biens de Liliane Bettencourt, la femme la plus riche de France, qui a confirmé lundi posséder des comptes bancaires à l'étranger.
"Eric Woerth est un homme intègre. Eric Woerth n'a commis aucune faute. Eric Woerth n'a donné aucune instruction concernant la situation fiscale de Madame Bettencourt", a dit François Fillon à l'Assemblée nationale, alors que l'opposition soupçonne le ministre d'avoir fermé les yeux sur l'évasion fiscale de Liliane Bettencourt.
"Eric Woerth a toute ma confiance et j'ajoute aujourd'hui devant vous, toute mon amitié dans l'épreuve qu'il traverse", a poursuivi le Premier ministre.
"Je ne laisserai pas son honneur traîné dans la boue pour quelques misérables calculs politiques. Je ne laisserai pas la démocratie s'égarer sur le chemin des règlements de compte", a conclu François Fillon, ovationné debout par les députés de la majorité.
Quelques instants plus tard, le ministre du Travail a qualifié la polémique actuelle d'"immonde et ignoble".
"Je n'ai rien à me reprocher, absolument rien, je suis la bonne cible au bon moment", a-t-il dit en réponse au socialiste Dominique Raimbourg.
"Dans un discours important, le président Mitterrand parlait des chiens. Monsieur le député, faites attention à ne pas en devenir un", a conclu Eric Woerth, en allusion au discours de l'ancien président socialiste à l'enterrement de son Premier ministre Pierre Bérégovoy.
Ce dernier s'était suicidé après une campagne de presse pour un prêt qu'il avait obtenu d'un ami de François Mitterrand.
Clément Guillou et Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse
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