UMP : la réunion Copé-Fillon repoussée à jeudi
Initialement prévue mercredi, la quatrième rencontre entre Jean-François Copé et François Fillon a finalement été repoussée à jeudi après-midi. La crise, elle , se poursuit au sein du parti.
La maison brûle, mais visiblement Jean-François Copé et François Fillon ont décidé de prendre leur temps. Ils ont décidé de repousser à jeudi leur nouvelle rencontre, initialement prévue mercredi. Un problème d'agenda et d'incompatibilité d'emploi du temps, a-t-on expliqué.
Peu avant cette annonce, le groupe dissident, baptisé Rassemblement-UMP (RUMP) et présidé par l'ancien Premier ministre, est intervenu pour la première fois en tant que tel dans l'hémicycle, lors de la séance des questions au gouvernement. Les deux premières questions du nouveau groupe auront été sur le sort de l'usine ArcelorMittal de Florange et sur le mariage homosexuel.
« Conciliation, apaisement et raison »
La scission du groupe UMP a été évoquée mercredi matin par le bureau politique du principal parti de la droite française en l'absence de l'ex-Premier ministre, a dit Jean-François Copé. Lors d'un point de presse, le président proclamé mais contesté de l'UMP, à l'issue de l'élection organisée le 18 novembre, n'a rien voulu révéler de la teneur de ses trois derniers tête-à-tête avec François Fillon lundi et mardi. « Nous sommes convenus de conserver pour nous le contenu de nos discussions, de voir surtout si nous sommes en situation de trouver ensemble un accord qui nous permette de trouver les chemins de la conciliation, de l'apaisement, de la raison ».
Un « climat très cordial » ?
Jean-François Copé a proposé dimanche de remettre en jeu son mandat de président de l'UMP après les élections municipales de 2014, ce que François Fillon et ses partisans, qui exigent un nouveau vote rapide, jugent trop lointain. Le président proclamé de l'UMP, qui a de nouveau rendez-vous avec l'ex-Premier ministre mercredi soir à 19h à l'Assemblée nationale, maintient que le « vrai sujet » n'est pas le calendrier mais le fonctionnement du parti. Il assure contre toute vraisemblance que ses discussions avec François Fillon se déroulent dans un « climat très cordial » mais refuse de faire un pronostic sur leurs chances d'aboutir à un compromis et sur le temps que dureront ces tractations. Un de ses conseillers assure qu'il n'y a pas de date butoir. « Nous ne sommes pas en train d'ouvrir les fenêtres du calendrier de l'Avent mais plutôt de voir ce que peut être l'après », a-t-il confié à quelques journalistes.
« A la fin de la semaine, on saura… »
Tout en disant ne rien savoir de la teneur des discussions, Jérôme Chartier a en revanche estimé que les discussions des deux rivaux devraient s'achever cette semaine. « A la fin de la semaine, on saura soit s'il y a une fumée blanche, soit s'il y a une fumée grise. Et pour l'instant, il n'y a pas de fumée », a déclaré ce député sur France Inter.
Pour les non-alignés, il y a urgence
Pendant ce temps, des partisans des deux rivaux et des élus "non-alignés" continuent de plaider pour une solution rapide à une crise qui rend inaudible le principal parti d'opposition en France et fait les délices de ses concurrents. Les ex-ministres Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire, tous deux anciens candidats à la présidence de l'UMP, ont publié un appel dans Le Figaro, avec 38 autres députés, dont certains appartiennent à l'un ou l'autre des deux camps. Les signataires demandent la définition « dans les trois mois » des conditions d'une nouvelle élection interne et la reconstitution de l'unité du groupe parlementaire. Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, il y a urgence. « Quand ça traîne en longueur, il y a le risque que ça s'installe, que les positions se figent », a-t-elle dit à Radio Classique.
« La mort de l'UMP, ce serait l'avenir du FN »
L'entourage de Jean-François Copé met cependant en doute le poids de ces élus et le concept même de "non-alignés". « Ça n'existe pas. Il y a des gens qui se soutiennent eux-mêmes et ils sont de moins en moins nombreux », ironise ainsi un proche du secrétaire général sortant de l'UMP. De son côté, Jean-Pierre Raffarin, soutien de Jean-François Copé bien que de centre droit, juge regrettable la constitution d'un groupe dissident et exhorte les protagonistes à s'entendre. « La mort de l'UMP, ce serait l'avenir du Front national », avertit l'ancien Premier ministre dans Le Figaro.
Jean-François Copé s'efforce désormais pour sa part de dédramatiser la crise et de jouer son rôle d'opposant comme si de rien n'était. Il a ainsi déclaré que le bureau politique de l'UMP était « extrêmement inquiet » de la politique économique du gouvernement de gauche de Jean-Marc Ayrault, qu'il a taxé d'« amateurisme effrayant » à propos de l'affaire ArcelorMittal.
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