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Le burn-out bientôt reconnu comme maladie professionnelle?

Un tiers des salariés disent avoir du mal à séparer leur vie professionnelle et leur vie personnelle.

Un tiers des salariés disent avoir du mal à séparer leur vie professionnelle et leur vie personnelle. - Jean-François Monier - AFP

Une trentaine de parlementaires, tous issus de la majorité, ont signé une tribune dimanche pour exiger que les conséquences pathologiques du stress au travail soient indemnisés par le patronat, et non pas par la collectivité.

Le "burn out", sentiment d'épuisement psychique à cause des conditions de travail, touche un salarié sur quatre pendant sa carrière aujourd'hui en France. Un chiffre alarmant qui a poussé dimanche une trentaine de députés à réclamer la reconnaissance de ce phénomène comme maladie professionnelle, dans une tribune publiée par le JDD.

"Nous demandons la reconnaissance de l'épuisement comme maladie professionnelle", indiquent ainsi les élus, tous issus de la majorité. "Cette reconnaissance est indispensable pour faire que les effets de l'épuisement nerveux au travail soient à la charge de ceux qui en sont responsables, c'est-à-dire les employeurs", expliquent-ils.

Pour les députés de la majorité signataires, il s'agirait de faire "basculer le financement" de ce syndrome d'épuisement professionnel "sur la branche Accident du travail et maladies professionnelles - financée par les cotisations patronales à 97%". Les députés proposent l'inscription de 2 nouveaux éléments au tableau des maladies professionnelles: la dépression consécutive à un épuisement profond et le stress post-traumatique au travail.

Que disent les textes en vigueur?

Pour l'heure, une personne souffrant de stress au travail a droit à un congé maladie ou un temps partiel thérapeutique financés par le régime général de la Sécurité sociale et donc par l'ensemble de la collectivité. Seuls quelques dizaines de cas par an obtiennent que leur syndrome d'épuisement soit reconnu maladie professionnelle, celle-ci ayant entraîné une incapacité permanente de plus de 25% tandis qu'un lien "direct et essentiel" avec le travail a été mis en évidence, comme le stipulent les dispositions en vigueur.

Et la définition clinique de ce syndrome "d'épuisement professionnel" est floue: elle se traduit par une immense fatigue et la sensation d'être "vidé", éventuellement associées à des douleurs physiques ou des manifestations de stress et d'angoisse. Il survient généralement lorsque le travailleur effectue une tâche sous haute pression, avec des amplitudes horaires très larges.

Cette tribune, qui relaie une demande déjà formulée par les syndicats, intervient quelques semaines après la publication par Cegos d'un baromètre sur le stress au travail. Selon cette enquête, un salarié sur quatre déclare avoir subi au cours de sa carrière un problème psychologique grave comme une dépression ou un burn out, et plus d'un salarié sur deux confie souffrir d'un stress régulier, une grande majorité estimant que cela a un impact négatif sur leur vie.

A. G. avec AFP