Erdogan: la milice kurde de Syrie doit être exclue du cessez-le-feu

La Turquie se dit favorable à un accord de cessez-le-feu en Syrie, mais la milice kurde doit, selon elle, en être exclue. Des Kurdes considérés comme des terroristes par le gouvernement d'Ankara.
La milice kurde de Syrie, que la Turquie considère comme "terroriste", doit être exclue de l'accord de cessez-le-feu prévu en Syrie, tout comme les jihadistes du groupe État islamique (EI) et du Front Al-Nosra, a déclaré mercredi le président turc. La trêve, dont les modalités ont été définies par Moscou et Washington, doit débuter vendredi à 22 heures GMT. Le régime de Damas a donné son accord au projet, que l'opposition a accepté sous conditions. "Comme l'EI et Al-Nosra, le PYD (Parti de l'union démocratique, principale formation kurde en Syrie) et les YPG (Unités de protection du peuple, son bras armé), qui sont tout autant des organisations terroristes, doivent être exclus de cette trêve", a affirmé Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours devant des élus dans son palais d'Ankara.
"On ne peut pas faire de distinction entre 'bon' et 'mauvais' terroristes en Syrie", a continué l'homme fort de Turquie, appelant la communauté internationale à reconnaitre le PYD et les YPG comme des mouvements terroristes. "Pour que cet état de choses soit accepté, est-ce que le PKK-PYD doit faire exploser ses bombes non pas à Ankara mais dans d'autres capitales", s'est interrogé Tayyip Erdogan.
Erdogan, ne pas qu'on "essaye de berner l'opinion internationale"
Les dirigeants turcs ont attribué l'attentat survenu le 18 février dans le centre d'Ankara et qui ont coûté la vie à 29 personnes à ces mouvements, avec le soutien des rebelles kurdes de Turquie, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) auquel ils sont liés. Le PYD et le PKK ont démenti, tandis qu'une faction kurde radicale, proche du PKK, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), ont revendiqué l'attentat visant des véhicules militaires. M. Erdogan a salué la trêve mais émis de sérieux doutes sur sa viabilité. "Nous accueillons bien évidemment avec satisfaction l'accord sur un cessez-le-feu en Syrie. Mais dans le passé on a essayé de berner l'opinion internationale par des démarches similaires", a estimé Recep Tayyip Erdogan.
L'artillerie turque bombarde par intermittence depuis plus d'une semaine les positions des YPG aux alentours d'Azaz (nord de la Syrie) et ses environs, proche de sa frontière, en riposte, selon Ankara, à des tirs de cette milice qui a profité de l'offensive du régime à Alep (nord) soutenu par les rais aériens de la Russie, pour prendre le contrôle de nouveaux territoires près de la frontière turque.
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