Course à la Maison Blanche: après le New Hampshire, accrochez vos ceintures

ANALYSE - Après la primaire du New Hampshire et son résultat aux airs de coup de tonnerre, la campagne présidentielle américaine promet d'être longue et pleine de turbulences.
"Révolution politique", c'est la formule favorite de Bernie Sanders, tandis que Donald Trump lançait son meeting de victoire avec la chanson "Revolution" des Beatles. La primaire du New Hampshire, avec le double triomphe de Donald Trump et de Bernie Sanders bouscule le paysage politique américain. Le coup de tonnerre était attendu. Il n'en est pas moins retentissant.
Défaite cuisante pour Clinton
Côté démocrate, Hillary Clinton savait que le New Hampshire serait un mauvais moment à passer. Mais pas à ce point. Avec 39% des voix (contre 61% pour Sanders), elle est battue dans toutes les catégories de la population, même les femmes. Elle est seulement en tête chez les plus de 64 ans et ceux qui gagnent plus de 200.000 dollars par an, c'est-à-dire les gens très aisés. Hillary Clinton veut croire que les prochaines primaires du Nevada et de Caroline du Sud, avec leurs électorats latino et noir, lui seront plus favorables. Peut-être, mais la dynamique Bernie est enclenchée et la bataille sera longue et incertaine.
Rubio, la dégringolade
Côté républicain, c'est un désastre pour l'appareil du parti qui avait mis tous ses espoirs sur Marco Rubio pour arrêter Donald Trump. Rubio avait fait un bon score dans l'Iowa mais il a lamentablement trébuché dans le débat de samedi, où il s'est mis à débiter plusieurs fois la même phrase visiblement trop bien mémorisée, sans se rendre compte qu'elle était hors contexte et que tout le monde se moquait de lui.
Mardi soir, Rubio le robot, comme l'appellent ses concurrents, a attribué son très mauvais score (10,8%) dans le New Hampshire à sa contreperformance dans le débat et il a promis, comme un enfant pris en faute, que cela ne se reproduirait pas.
Qui pour arrêter Trump?
Qui pourra alors arrêter Donald Trump? John Kasich (prononcer Keye Sick) est arrivé deuxième dans le New Hampshire, avec 16,2% (contre 35,8% pour Trump). Belle surprise pour cet ancien gouverneur de l'Ohio. Mais il est trop modéré, pour ne pas dire centriste à l'aune de la dérive droitière de l'électorat républicain.
Ted Cruz a lui aussi surpris. Belle troisième place pour cet ultra droitier dans un New Hampshire généralement raisonnable. Jeb Bush, passant à peine la barre des 10% n'est pas mort. Mais il n'est pas encore revenu à la vie.
Les semaines qui viennent s'annoncent comme un long mano a mano Trump Cruz jusqu'à ce qu'une républicain modéré finisse enfin par émerger. Tout cela pourrait fort bien aller jusqu'à la Convention de Cleveland en juillet. La bataille de Super Bernie et Super Donald voulant terrasser "l'establishment" ne fait que commencer.
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