Comment la France peut-elle frapper Daesh en Syrie?

François Hollande pourrait annoncer, ce lundi, lors de sa conférence de presse, l'extension de la campagne de frappes aériennes contre Daesh à la Syrie. Comment pourrait se concrétiser cet engagement de Paris au-dessus du territoire syrien? Eléments de réponse.
Vers un tournant dans l'engagement militaire de la France au Moyen-Orient? Le président de la République François Hollande pourrait annoncer, ce lundi matin, lors de sa traditionnelle conférence de presse, le déclenchement d'une campagne de frappes aériennes en Syrie, contre Daesh.
Le Monde révélait en effet samedi que le sujet a été abordé lors d'un conseil restreint de défense sur la crise syrienne, réuni par le chef de l'Etat, et que la France étudie désormais la possibilité de mener des frappes sur le territoire syrien. Une nouvelle étape à laquelle Paris, qui mène des frappes en Irak aux côtés de la coalition internationale, se refusait jusqu'à présent.
Comment pourraient se concrétiser ces frappes?
Pour ce second volet de la stratégie française contre Daesh, Paris pourrait mener des frappes aériennes contre des cibles sur le territoire syrien. "Les avions français vont se mettre dans le tour operator des avions britanniques, américains, canadiens, qui survolent la Syrie pour recueillir d'abord du renseignement. Ce ne serait que dans une seconde phase que des avions français frapperaient le théâtre syrien", fait valoir Pierre Servent, spécialiste des questions militaires, sur BFMTV. Autrement dit, l'engagement de Paris pourrait, dans un premier temps, se limiter à des vols de reconnaissance.
Ces avions français sont ceux qui participent déjà à l’intervention de la coalition internationale contre l'organisation Etat islamique, en Irak, dans le cadre de l'opération "Chammal", débutée il y a maintenant un an, et qui affichent 200 frappes au compteur.
L'ultime étape avant une intervention au sol?
Frapper la Syrie représenterait donc une étape supplémentaire dans l'engagement de la France dans la guerre contre Daesh, et la dernière avant une éventuelle intervention terrestre, que certains jugent nécessaire.
"Si on veut du résultat, si on veut commencer à avoir de l'effet, il va falloir des troupes au sol", estime ainsi le général Patrick Charaix, ancien commandant des forces aériennes stratégiques, interrogé sur BFMTV. "Chaque fois qu'une campagne se monte, il faut tenir le terrain par le sol. Le multiplicateur qu'apporte l'aviation, c'est d'aller taper sur les centres, les soutiens, le commandement", rappelle-t-il.
Renouer le dialogue avec Bachar al-Assad?
L’option d'une intervention en Syrie a longtemps été refusée par François Hollande, afin d'éviter toute forme de soutien à son sulfureux président: Bachar al Assad.
"Nous n'avons pas aujourd'hui d'autre choix que nous appuyer sur Bachar al-Assad pour faire reculer l'Etat islamique. Or le problème de l'Occident, ce n'est pas de savoir si Bachar al-Assad est un gentil ou un méchant, c'est de faire reculer définitivement et de faire cesser le progrès de l'Etat islamique et même de l'éradiquer", souligne le réputé des Républicains Jean-Frédéric Poisson, qui a été reçu par le président syrien à Damas, en juillet dernier, quelques mois après la visite polémique d'une délégation de parlementaires français.
Le Monde rappelle qu'à l'occasion d'une réunion des ambassadeurs à l'Élysée, fin août, François Hollande avait affirmé vouloir "neutraliser" Bachar al-Assad.
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