Berlusconi parti, l'Italie va former un nouveau gouvernement
par James Mackenzie ROME (Reuters) - Le président italien Giorgio Napolitano s'apprête à ouvrir dimanche les discussions formelles en vue de la...
par James Mackenzie
ROME (Reuters) - Le président italien Giorgio Napolitano s'apprête à ouvrir dimanche les discussions formelles en vue de la nomination d'un nouveau gouvernement en remplacement de l'équipe sortante de Silvio Berlusconi, qui a démissionné samedi soir sous les huées du peuple romain.
Selon toute vraisemblance, Napolitano demandera à l'ancien commissaire européen Mario Monti de former une équipe en tant que nouveau président du Conseil, de préférence avant l'ouverture des marchés financiers lundi.
Les discussions devaient en principe s'ouvrir à 09h00.
La Chambre des députés a voté samedi la loi d'austérité censée remettre les finances publiques italiennes en ordre, un jour après le vote du Sénat. L'adoption de ce texte était la condition à la démission de Berlusconi.
Ce dernier s'est rendu dans la soirée au palais du Quirinal pour présenter sa démission. Une foule importante s'était réunie sur son passage, animée par un mélange de colère face à son bilan jugé désastreux et de joie face à son départ.
UN AN ET DEMI POUR REDRESSER L'ITALIE
L'incertitude des dernières semaines a fortement pénalisé l'Italie sur les marchés obligataires, et Rome espère désormais que l'arrivée de Mario Monti permettra de rassurer la planète financière.
Ce dernier, nommé la semaine dernière sénateur à vie, a rencontré samedi le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi ainsi que des responsables politiques italiens issus de divers partis.
Pas encore nommé formellement, Monti a d'ores et déjà reçu le soutien des principales formations d'opposition ainsi que celui du parti de Berlusconi, le Peuple de la liberté (PDL), soumis toutefois à conditions et arraché après l'opposition initiale de plusieurs factions internes.
"Au final, c'est le sens des responsabilités qui l'a emporté", a commenté Mario Baccini, député PDL. Le parti soutiendra un gouvernement Monti, a-t-il précisé, tant qu'il s'en tiendra à l'application des réformes décidées par l'équipe sortante avec l'Union européenne.
Les prochaines élections législatives en Italie sont prévues en 2013. Le gouvernement dispose donc d'environ un an et demi pour mener ses réformes, mais devra s'assurer du soutien d'une majorité d'élus au parlement, faute de quoi il pourrait chuter avant cette échéance.
Mario Monti devra composer avec les réticences probables des partis de gauche face à la hausse annoncée de l'âge de la retraite ou l'assouplissement des conditions de licenciement, mais aussi avec l'hostilité potentielle de la droite.
La Ligue du Nord, ancienne alliée de la majorité sortante, a en effet refusé d'apporter son soutien au prochain gouvernement, et de nombreux éléments du PDL restent très réservés.
Les agences de presse italiennes rapportent que Silvio Berlusconi a déclaré à des membres de son parti, avant de quitter le pouvoir, qu'ils contrôleraient l'avenir du prochain gouvernement.
"Nous pouvons débrancher la prise quand nous le voudrons", leur aurait-il affirmé.
Gregory Schwartz pour le service français
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